Les filles de la nuit dansent sur les étoiles,
Se vouent à d'autres dieux que ceux que l'on connait,
Comme des araignées elles tissent leur toile,
Où se perdra peut-être un insecte égaré.

Elle aiment l'alcool, la fumée, les paillettes
Repeignent à l'or fin des rêves défraîchis,
Corps de femme déjà mais rires de fillettes,
Elles guettent émues un soleil de minuit.

Puis quand vient le matin, elles rendent les armes,
Nul songe ne résiste aux froideurs de l'hiver,
Elles rangent leur cœur, écrasent une larme
Et voudraient que le temps se remonte à l'envers.

Que revienne celui de la belle innocence,
Des poupées de chiffon, des crayons de couleur,
De ces petits baisers échangés en silence
Comme des fruits volés au main du maraudeur.

Vous qui les croiserez dites-leur je vous aime,
Rappelez-vous qu'un jour vous avez eu vingt ans,
Ne les accablez pas de mépris, d'anathèmes,
Les filles de la nuit seront aussi mamans.